Haut-Karabakh: à Terter, pilonnée par les obus arméniens
Des tirs d’artillerie au loin troublent sporadiquement l’après-midi ensoleillé. Entre les murs de Terter, 24.000 habitants, impossible de déterminer la direction des sons. «Ne cherchez pas, les obus arrivent de partout», observe un policier, la mine longue. «Du nord, de l’ouest, du sud, regardez les impacts.» Il exagère un peu, la ville n’est pas encerclée. Mais il est exact que les façades béantes des immeubles frappés ont des expositions différentes. Les tirs viennent de plusieurs positions, et pleuvent sur la ville, crevant les toits, soufflant les vitrines, arrachant les portails. Nous sommes à 20 kilomètres des premières positions arméniennes du Haut-Karabakh. C’est l’artillerie lourde ennemie qui «travaille».
Un grondement fait vibrer une vitrine fêlée, et tressaillir un passant. «C’est un tir d’obus, explique le jeune homme. Tir d’obus, impact d’obus, tir de roquette, impact de roquette. Impact de missile balistique… Je sais tout reconnaître. Mais ma grand-mère aussi! On a reçu de